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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 13:34

 

Publié sur le site MotImageCitation

 

Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé. 
(Guy de Maupassant)

 

 

 

 

 

 

“Service des objets trouvés, rue des Morillons... j'écoute”
“...”
“Parlez distinctement, vous disiez? Un baiser?”
“...”
“Ne quittez pas, je vous passe le service des objets trouvés en B”
“...”
“Service des objets trouvés en B... je vous écoute”
“...”
“Comment épelez-vous ça?”
“...”
“B A I S E R... un peu comme comme un baiser, quoi”
“...”
“Alors voyons, j'ai des baignoires, des baïonnettes, des baladeuses, des balafons. Attendez, j'ai aussi une balançoire... Non, pas de baiser en magasin. Vous êtes sure que c'est du français?”
“...”
“Et vous l'auriez perdu quand et où?”
“...”
“Vous ne l'avez pas perdu? On vous l'a volé... il faudrait me le décrire, ça ressemble à quoi exactement?”
“...”
“Oui je comprends, c'est délicat, pas facile à expliquer au téléphone; c'est toujours ce qu'on nous dit et ça nous facilite pas le travail, ma petite dame. Et vous étiez assurée pour ça?”
“...”
“Ah... Vous manquez d'assurance mais pourtant vous en échangez ou c'est vous qui les donnez, alors que là c'est un vrai vol. Je comprends... et l'agresseur?”
“...”
“Pas d'agression? Vous le connaissiez? Dans ce cas, s'il ne l'a pas encore écoulé il devrait être en mesure de vous le restituer. Il suffit d'être persuasive”
“...”
“Comment ça, s'il vous le rend, ça ne sera pas le même? Quelle différence ça fait?”
“...”
“J'ai du mal à vous suivre. Vous dites que le voleur ne demanderait pas mieux que de vous en donner d'autres et vous insistez pour retrouver celui-ci?”
“...”
“Celui-ci est différent? Il a un goût amer? Alors pourquoi tenez-vous tant à le retrouver?”
“...”
“Parce qu'il est... illégal? Ecoutez, je vais devoir raccrocher. J'ouvre une rubrique à 'Baiser illégal' et je vous rappellerai si toutefois on nous en apportait. Bonne journée, Madame”
(Soupir)

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 08:15

  Publié aux Impromptus Littéraires

  ombre2.jpg

 

 

Sur l'écran orangé mêlé de magenta

je caresse des yeux ta belle ombre chinoise

tes courbes alanguies que le soleil embrase,

en dardant ses rayons jusqu'au fond du delta.

 

Mais tu ne me vois pas, rêvassant au déclin

de l'astre fatigué qui peu à peu tamise

les trésors palpitants pointant sous ta chemise,

nacrés de sable blond et luisants d'air salin.

 

Tu es la Cendrillon de mon théâtre d'ombres

mais je sais que bientôt viendront les heures sombres

et qu'un rideau bleu nuit tombera sans détour.

 

Quand l'astre aura plongé, noyé dans l'océan,

que s'éteindra le cri du dernier goéland

nous gagnerons le nid pour y faire l'amour.

 

 


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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 07:00

Dans l'allée de Grasse parlaient trois Parques... à moins que ce soit

Dans l'allée de parc parlaient trois Grâces... enfin, bef, je raconte :

 

 

  graces.jpg

 


Sur une blanche stèle trois grâces papotaient

de chiffons, de ménage et de mites au logis

de régime minceur, d'amour et de beauté

de beau temps, de pluie, bref... météorologie



Attiré par la scie de nos jeunes pucelles

un vieux libidineux qui les croyait de marbre

à défaut d'attributs brandit son escarcelle

espérant monnayer leur vertu dans sa chambre



Mais les trois Euphrosyne, Thalie et Aglaé

à refaire le monde bien trop accaparées

ignoraient le voyeur lorgnant leurs nudités



Le découvrant enfin au bord de l'avc

les moulins à paroles consentant à un break

le sommèrent d'aller se faire voir chez les Grecs



Moralité: La grâce ne s'achète pas... la garce, oui.


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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 17:39

  Proposé au concours de nouvelles de la région Pays de la Loire

 

 

 

2“Pouvez pas faire doucement?”


Chaque matin à l'heure où le jour blanchit l'horizon, un dragon en blouse bleue déclenche les hostilités en tirant sèchement les rideaux, avec le plus grand mépris pour mes pauvres yeux douloureux.

Il n'y a bien que dans les films où de pulpeuses aide-soignantes se penchent sur vous pour vous réveiller d'un sourire enjôleur car la mienne est surtout velue et a dû être élue en son temps Miss Géline au comice d'Epineu-le-Chevreuil.

 

Dans le rectangle lumineux de ma fenêtre la silhouette monumentale de la nouvelle usine en construction se dessine à mesure que la clarté s'installe et que mes boucannes retrouvent un semblant de fonctionalité.

La dernière tranche du monstre d'acier fait la Une de tous les journaux régionaux – y compris du Joyeux Conlinois - et la fierté de mon gendre. Parlons-en de celui là!

Un blanc bec qui n'a rien trouvé de mieux que faire des études d'ingénieur à Grenoble quand dans notre famille on a tous fait une carrière – certe modeste – mais sans jamais avoir eu besoin de pousser plus loin que les Alpes mancelles! Et tout ça pour venir ici épouser ma seule fille et s'installer chez moi.

 

“Pouvez pas faire doucement?”

L'infirmière ne vaut guère mieux que mon dragon matinal et nul doute qu'elle a appris le planté de bâton aux cours du soir de l'école véto de Nantes.

Pour oublier la douleur j'ai rien trouvé de mieux que penser à mon blanc bec de gendre.

Rien ne me met plus en joie que de le taquiner et j'aime l'appeler le Lapin-Dinde-Canard rien que pour le voir s'achaler, et d'abord que serait-il sans les p'tits gars de Loué, les mille petits éleveurs, ces défenseurs du bocage, de l'élevage en liberté et des médecines douces?

Alors il faut l'entendre berdasser, rouscailler, parler d'expertise agroalimentaire, de centre de recherches en nutrition animales, de process en ligne... très vite ça vous gave et vous déclenche une de ces siestes, une mariennée à vous faire rater votre quatre heures!

 

Entre ma piquouze et le petit dej. j'ai le temps de me remettre à mes mémoires; j'ai tant de choses à dire, à expliquer pour tenter de faire comprendre aux ignares que Label Rouge n'a rien à voir avec une Ferrari!

Depuis que Jeannot, mon conscrit et co-fondateur des poulets de Loué, grand pêcheur d'écrevisses de la Vègre et fameux trousseur de jupons a rejoint le paradis des hommes et des gallinacés, je trouve que la marmite a un goût amer... un peu comme celle que me sert mon gendre chaque dernier dimanche du mois quand il m'emmène chez lui, enfin chez moi.

J'ai beau lui dire qu'on précuit toujours le chou et les carottes à la vapeur afin qu'ils restent croquants et que son Jasnières est à chier, rien n'y fait et ça a le don de m'abougrir!

 

Ah si Jeannot était encore là, il lui expliquerait tout ça par le menu, la taille délicate des légumes qui en julienne qui en lanières, celle des aiguillettes de poulet et de lapin, l'huile d'arachide et l'huile de noix, le déglaçage au Jasnières, le fond de veau et le bouquet garni, la crème fraîche... et puis non, ce blanc bec ne mérite pas ça, même pas ma fille.

Enfin si, parce qu'il m'ont tous deux donné ces trois petits poulets souriants et affecteux qui me chauffent le coeur et me donnent envie de rester ici pour un temps...

 

“Pouvez pas aller plus doucement?”

J'aime pas la douche, trop vite, trop brusque, trop chaude ou trop froide, ça dépend du dragon qui me l'administre!

Avec Jeannot, aux heures chaudes de l'été et après s'être crottés dans la boue jusqu'aux oreilles on se lavait au moulin, dans l'ieau tumultueuse au sortir de l'abée, là où le vacarme de la roue à aubes vous pète les tympans.

Ereintés à force de lutter contre le courant et la peau couleur écrevisse à la nage, on se séchait longuement au soleil sous l'oeil admiratif des filles... enfin c'est comme ça dans mon souvenir même si c'est Jeannot qu'elles lorgnaient.

Au dessus des grands bois qui couvrent les rives escarpées de la Vègre se dresse toujours la ruine de ce qui fut un château fort et que nous défendions farouchement contre d'invisibles anglais à grands coups d'épées de bois et de caillasse.

Les anciens disent que c'était surtout un repaire de brigands et ça suffisait à filer des frissons aux filles et à nous émoustiller encore plus.

Je suis bien comme cette ruine, vieillissant mais toujours debout, quoique souvent couché aussi.

 

Au loin d'infatigables grues n'en finissent pas d'assembler la nouvelle usine. Parait que ça sera fini bientôt, mon gendre qui suit ça de très près parle de 2040.

Finalement ça aura de la gueule... comme moi.

 

“Pouvez pas entrer doucement?”

La porte de la chambre s'ouvre sur mes trois petits poulets d'amour qui me sautent au cou!

Papa – je traduis mon blanc bec de gendre – vient d'avoir la promotion du siècle. On double la production et une autre usine va voir le jour.

T'entends ça, Jeannot? Les poulets brésiliens peuvent aller se rhabiller!

Forcément, de là-haut mon Jeannot t'entends tout.

 

“Pouvez pas faire doucement?”   

 


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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 17:38

 

 

Vingt quatre heurts du Mans

 

 

 

Le Mans. Un train de déchets nucléaires traverse la Sarthe.

 

Un train transportant plus de 7 tonnes de combustibles irradiés en gare du Mans mercredi matin? Ah bon? Sans la présence de quelques militants écologistes, l'information n'aurait pas transpiré. Et des trains comme celui-là, il en passe combien par an en gare du Mans? (Le Maine Libre)

 

 



Éloignez-vous du quai, ce convoi pour La Hague

ne prend pas d'usagers... ce n'est pas une blague

Ecologistes ou pas, circulez, rien à voir

votre sécurité pour nous est accessoire.



Lassés de fréquenter les voies du RER

les wagons redoutés changent d'itinéraire

et portent le danger au triage manceau

sans aucun préavis ni moindre pannonceau



Qui donc s'alarmerait pour quelques wagonnets,

ces “Castor prêts à nous faire bronzer en hiver?

Si les râleurs ont la tête près du bonnet



leur peur est légitime: “Sortons du nucléaire!”

Irradiez-nous conscients et pas dans l'ignorance

ne nous enfumez pas... en toute transparence.  

 


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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 14:00

 

 Publié sur le site MotImageCitation

 

 

  echarde.jpg

 

 

Cyrano-de-Bergeraquien:

C'est un pic, c'est un cap (que dis-je) c'est une péninsule

au bord d'un océan de sang qui coagule!

 

Chaste:

On m'avait prévenue qu'il y avait danger

à inviter chez soi un tel corps étranger

 

Entreprenant:

Laissez faire l'expert, ne soyez pas farouche

permettez à la fin que j'y mette la bouche

 

Folâtre:

Vous ne m'y prendrez plus à jouer dans les bois,

fourrés dans les ronciers à faire je ne sais quoi

 

Avare:

Prenez garde de ne la briser au-dedans

je pourrais à la fin m'en faire un cure-dent

 

Bricoleur:

En faisant un scalpel de ce coupe-papier

vous m'ôtez cher ami une épine du pied

 

Monstrueux:

C'est malheureusement plus grave qu'il parait,

c'est un tronc, c'est l'arbre qui cache la forêt

 

Douillet:

Si tu crains la seringue et que tu te recules

dis-moi alors comment veux-tu que j'inocule ?

 

Scientifique:

Je crois que c'est ainsi qu'on le nomme à Paris

staphylocoque doré, vulgaris panaris

 

Tragique:

Il en est de fatales qui mènent au caveau,

qui voyagent si loin qu'elles montent au cerveau

 

 

 

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 09:15

Que d'excès en ce début d'année ! Les Impromptus Littéraires nous rappellent qu'à force de flirter avec les extrêmes, de carence en abus, voilà que nous sommes tombés malades. Mais quelle est cette maladie, inconnue jusqu'ici de la faculté de médecine ? Bénigne, redoutable ?

 

 

  havana_club_1024.2.jpg

 

 

Quand las des traditions de la dinde au foie gras

j'ai tenté l'aventure: Noël à La Havane

j'ignorais que j'allais gâter mon pancréas

sacrifier mon côlon et tant d'autres organes

 

Après le daï qui rit, le mojito qui pleure

la banane est partout, de la frite au dessert,

il m'a fallu manger épicé de concert,

finir sur l'orinal, le rectum en chou-fleur.

 

De retour ventre à terre dans mon fief parigot

j'ai trouvé mon sauveur, un certain Diafoirus

toubib surdiplômé expert anti-virus.

 

J'ai dû tout avouer, salsa, rhum à gogo,

chaudes jineteras... pour lui s'en était trop:

“Vous l'aurez pour longtemps, cette fidèle gastro”

 


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19 janvier 2013 6 19 /01 /janvier /2013 08:00

Publié sur les Défis Du Samedi à l'occasion des voeux du Nouvel An (et dans le but de solder un stock d'onomatopées périmées de 2012) 


blablabla.jpg

Drrriiing-dring!

Snif!

Clonk-clonk! (Double tour)

Criiii-iiiii...

At At Atchoum!

Pardon? Oui merci, à mes souhaits mais Euh... c'est moi qui viens vous présenter les miens, vous savez ces Blablabla qu'on répète tous les ans, du style Bonne Année, Bonne santé, Meilleurs vieux, Snif!

D'abord la santé, Snif, c'est vachement important, Snif ... et puis le Miam-miam, le Glou-glou, le Pschiiiit pour les nantis comme vous et dans la foulée le Frou-frou, le Gouzi-gouzi et puis le Crac-crac, le Tagada-tagada et tout l'Tralala, et pourquoi pas des Ouin et des Areu-Areu dans neuf mois? Non? Enfin c'est vous qui verrez, Snif!


(Espace réservé au trentième kleenex)


Ensuite, une belle réussite professionnelle, les Cocorico du patron, les Patati-patata de la secrétaire, les... comment? les Smacks et les Slurps de la secrétaire? ça vous regarde, Snif. Et puis les Ding-Dong des clients, les Toc Toc Toc des fournisseurs, les Waou! des concurrents, les... Pardon? En contrat indéterminé avec Paul Emploi? Oups!


(Espace réservé au quarantième kleenex)


Allez, Taratata! On se laisse pas abattre, c'est quand même mes meilleurs voeux pour Votre Nouvelle Année, Snif!

Qu'est-ce que j'pourrais encore bien vous mettre, Snif? Ah oui, Ha Ha Ha, du pognon, juste de quoi pointer à l'ISF, pas plus! Juste pour le plaisir de voir Hi Hi Hi sourire la porte de prison qui vous sert de conseillère bancaire quand vous lui lancerez un Coucou! derrière son (judas) guichet, Snif.


(Espace réservé à une pulvérisation nasale d'eau de mer) ... Beurk


Et puis il me reste à vous souhaiter de la Snif... gaieté Flon-flon, de l'enthousiasme Hipipiphourra, des voyages Vroum-vroum, des amis Bling-bling, des... chutes. Comment ça des Chut?

Ah, vous en avez soupé des Gnagnagna et de tout ce Ramdam que je fais depuis un moment sur le palier? Vous préférez le Vlan de la porte et le Peuf-peuf de ma caisse pourrie?

Gargl! Vous me charriez! Si je vous connaissais pas, je pourrais me vexer... bon bin... à l'année prochaine, alors et * Touméveu. Snif!

 

 


* Touméveu : Onomatopée du Nouvel An

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 09:39

Publié sur Mil Et Une

 

 

  Vinter_Vestre_Aker.jpg

 

Il est arrivé comme ça, sans crier gare, un matin de coton tout silencieux tant la neige était tombée dans la nuit.

Sa silhouette sombre et trapue lui donnait l'air d'un ours descendu de l'alpage, mais les traces qu'il laissait derrière lui étaient toutes autres... des empreintes régulières finement dessinées, un peu comme ces mots qui bercent et qui rassurent quand les grand-mères racontent leurs histoires à la veillée.

A chacun de ses pas l'immense cape jetée sur ses épaules puissantes claquait comme une voile au vent impétueux de l'hiver; elle avait servi plus que son compte et de grands lambeaux arrachés par les bourrasques marquaient le sol tels des couleuvres sournoises qui se seraient éveillées à son passage.

Personne ne distinguait son visage mais à son allure débonnaire, on pouvait imaginer un gentilhomme d'autant qu'un haut de forme tout aussi noir que le reste coiffait sa longue chevelure poivre et sel et lui donnait une certaine noblesse.


Il venait forcément de là-haut mais nul ne savait où il allait, ni même s'il ferait halte au hameau, auquel cas les marmots sauraient bien percer le mystère de cette apparition.

Une grosse bosse dans son dos trahissait un baluchon ou un sac qu'on imaginait rempli d'objets magiques ou d'amulettes rapportées de quelque contrée lointaine.

Point de canne ni de bâton pour marcher et pourtant sa grande carcasse aurait dû peiner à se mouvoir dans l'épaisse couche de poudreuse qu'aucun courageux ne s'était risqué à déblayer entre les maisons.

Les plus attentifs pouvaient distinguer une étrange musique, mélange de flonflons de kermesse et d'incantations vaudous qui planait dans l'air, comme si la créature s'encourageait de la voix dans son cheminement.


Un moment, il s'arrêta et tournant imperceptiblement la tête, il émit un sifflement si aigu et si étrange que les gosses en perdirent leurs sabots ! Aussitôt, une tache flamboyante, bondissant comme un cabri de l'année, arriva d'on ne sait où dans un nuage de poudreuse en jappant joyeusement: c'était un drôle de chien rouge, sans queue et si haut sur pattes qu'il ne lui manquait qu'une paire de cornes pour ressembler à un bouc... certains gamins avancèrent que c'était un bouc qui avait perdu ses cornes dans un terrible combat.

Il portait lui aussi un sac ou plutôt une sorte de hotte sur l'échine, ce qui ne l'empêchait nullement de courir à une vitesse folle en décrivant des cercles autour de son maître; d'un coup de sifflet bref, il le calma et reprit sa marche, précédé de son drôle de bouc.


Ce n'est que lorsqu'il eut traversé le champ de neige et ne fut plus qu'un point noir sur l'horizon laiteux, qu'un murmure monta du petit groupe des curieux... alors qu'il ne neigeait plus, toute trace de son passage avait disparu ! On eut beau sonder la neige sur le chemin qu'il avait emprunté, renifler les cristaux gelés par le vent, racler le sol jusqu'à la terre, rien ne témoignait du passage d'une créature humaine à cet endroit.

Déjà, le spectre de l'homme en noir planant au dessus du sol hantait les esprits des gamins médusés; nul doute que le bouc et son esprit malin avaient fait disparaître les traces !


Comme pour ajouter à l'inquiétude grandissante, un vol de bernaches passa au dessus du groupe à grands cris et il passa si bas que les gamins sentirent leurs ailes frôler leur tignasse... et ça, un vol de bernaches à Noël, ce n'était pas ordinaire.

On alla donc chercher l'aïeul, celui qui semblait avoir tout vécu et tout vu depuis l'origine du monde, et on l'interrogea sur l'homme en noir et ce chien qui ressemblait à un bouc sans cornes...

Il resta un moment silencieux avant de déclarer solennellement que cet homme ne pouvait être que le Comte De Nohell, et qu'il passait au hasard des villages à la veille de Noël.

"Un comte de Nohell" répétèrent les marmots avant de rentrer daredare chez eux en lorgnant par dessus leur épaule, pas franchement rassurés par cette révélation.



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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 07:30

Publié aux Impromptus Littéraires en hommage à ma trottinette, aux catherinettes et Tutti-quanti...

 

  pathe-wepler.jpg

 

 

J'suis certain du jour passeque c'était celui des catherinettes, le 25 novembre quand ma frangine a dû porter cet affreux galure aux couleurs merdiques qu'on aurait dit une tartelette au Roquefort de chez Faux-j'ton - mon vieux dit Faux-j'ton mais c'est Fauchon - et même qu'elle l'a gardé toute la journée, rapport à la tradition.

C'est bien l'seul jour où j'l'ai pas vue ram'ner un mec à la maison, preuve que la couleur d'un galure ça vous attire les michtons ou ça vous les fait fuir!

J'ai pas à m'plaindre, les types à ma frangine ont toujours été sympa avec mézigue, c'est un peu comme des grands frérots sauf qu'on a jamais l'temps d'sympathiser vu qu'ma frangine saute du Coca halal.

 

Dans son tableau d'chasse y a eu un trapéziste, deux boxeurs mais pas en même temps, un maraîcher qui vendait des pruneaux à jeun et pis y'a eu l'trompettiste, çui qu'elle appelait Dizzy mais j'y ai pas dit grand chose vu qu'y passait ses journées à trompetter et à nous casser les esgourdes avec son instrument; encore heureux qu'la nuit y mettait la sourdine au piston ou c'est ma frangine qui lui mettait... enfin c'est pas mes oignons.

 

Donc ce jour-là j'avais rancard avec Paulo - non pas passeque c'était le 25 novembre mais passeque c'était jeudi, jour de la tournée.

A l'époque on avait congé l'jeudi et c'qu'on appelait faire la tournée c'était prendre nos trottinettes et faire toutes les salles de ciné de Place Blanche à Barbès à la recherche d'une issue d'secours ouverte.

Le plus souvent on entrait au Wepler - on appelait ça faire du pathé - et on reluquait tout c'qui s'passait, aussi bien dans la salle comme sur l'écran vu que comme on choisissait jamais l'film c'était souvent plus instructif dans la salle...

 

Sauf que c'jour-là, le fameux 25 novembre y avait les condés dans la salle et on a fini la séance au commissariat du 9ème avec les bracelets, quelques coups de pied au cul et j'vous passe l'accueil sur place avec le planton, le chef de poste et Tutti-quanti - l'inspecteur principal à l'accent italien - que Paulo devait connaître et appelait par son nom.

Après l'sermon de Tutti-quanti c'est nos vieux qui sont v'nus nous causer du pays mais j'ai pas envie d'en parler.

Pendant un temps ma frangine a passé pour une sainte et moi pour un malfrat d'première, jusqu'à c'qu'elle parte ouvrir un salon d'massage rue saint Denis... une proposition léchante à c'qu'elle a dit.

Mon vieux disait que c'était pour assurer ses arrières et ça m'étonne pas vu que l'devant risquait plus rien.

 

Depuis qu'elle a mis les bouts j'ai une paix royale, plus de trottinette mais une vraie passion pour le cinoche. 


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