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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 18:47

  D'après un thème proposé par le site Mil Et Une sur un tableau de Soutine

 

  soutine.jpg

 

 

 

Quand j'en aurai fini avec ces vieux penchants

qui me trouvent au matin le cul par dessus tête

et le cerveau lavé de terribles tempêtes,

agrippé au parquet, tanguant et trébuchant.

 

Quand j'en aurai assez de ces regards obliques

qui peuplent les maisons de ma ville-fantôme,

quand j'en aurai assez de pleurer comme un môme,

que je saurai dire NON aux venins ataviques.

 

Le grand vent qui courbait façades et toitures

qui hurlait à la mort à chaque coin de rue

à jamais s'éteindra en soupirs incongrus.

 

Je me redresserai, délivré de mes pièges,

d'un grand trait de pinceau rompant le sortilège

je reprendrai enfin mes leçons de peintures.

 

 


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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 11:41

Publié aux Impromptus Littéraires

 

 

 

 

Musée du Louvre : Département des antiquités grecques. Dans la pénombre suivant la fermeture hebdomadaire d'une énième journée après Jesus Christ...


 

La Vénus de Milo (VdM) interpellant la victoire de Samothrace (VdS):


VdM : “ça vous est arrivé comment?”
VdS : “Bêtement ma chère, en passant sous un arc surbaissé... pas de quoi m'en vanter”
VdM : “Je vois, ça ne doit pas être facile tous les jours”
VdS : “On s'habitue et je vais vous faire une confidence... je n'ai pas été surprise. Voyez-vous quand on s'appelle 'Niké' en grec, un jour ou l'autre on doit s'attendre au pire.”

 

Venus, interdite.
VdM : “Vous voulez dire au Pirée”

 

La victoire, songeuse.
VdS : “Non, j'ai bien dit au pire... Et pour vous, c'est de naissance ou bien...”
VdM : “Un peu comme vous, je suis passée par un portique trop étroit. On se demande bien à quoi pensaient nos architectes à l'époque. Qu'on ne vienne plus me parler de ce Vinci Immobilier!”
VdS : “Moi je dis qu'on peut venir du Bosphore et être fainéant! Enfin c'est pas la panacée mais il me reste les ailes pour pleurer”
VdM : “Bien sûr je suppose que vous avez également déposé un dossier au Service des Oeuvres Mutilées?”


La victoire battant de l'aile.
VdS : “Ne m'en parlez pas! Quarante ans que j'attends une bonne nouvelle mais rien, pas une trace. Parait que c'est un travail de Titan mais que ça progresse... Oh je sais bien que je ne suis pas prête de crier victoire”
VdM : ”Pour moi c'est pareil! Depuis qu'ils ont mis un visage sur la foufoune de l'Origine du Monde, le service est injoignable. Je crois que leurs experts ont pris la grosse tête! Oh pardon! Je ne voulais pas remuer le...”
VdS : ”Ne vous excusez pas, j'ai pris l'habitude des mises en boîte; c'est comme si on vous disait que les bras vous en tombent”

 

Vénus interdite pour la seconde fois.
VdM : “J'admire votre calme olympien! N'empêche que tout ce foin autour de cette Loana... une fausse brune en plus!”
VdS : “Joanna très chère, pas Loana! Mais vous avez raison si on en faisait autant pour toutes celles qui ne portent pas de culotte, que serions-nous aujourd'hui?”
VdM : “Je crois que nous sommes quand même un peu célèbres, non?”

 

La victoire, écrasante.
VdS : “Autres temps, autres moeurs ma chère. Demandez autour de vous qui sait où se trouve Milo ou Samothrace?
La mère Denis est plus connue que la mer Egée, croyez-moi!”

 

La victoire désenchantée poursuivant.
VdS : “Parait qu'ils ont d'autres priorités que nous... maintenant ils chercheraient l'oreille de Van Gogh. Autant dire qu'on est remisées aux calendes grecques!”
VdM : “Si je pouvais je laisserais tomber mon châle... histoire de prouver que mon mont de vénus vaut bien celui de cette Loana!”
VdS : “Joanna, ma chère. Mais je peux vous aider à le retirer, ils ne devraient plus tarder maintenant”
VdM : “Bah, ils ne viendront pas ce soir! Il n'y en a que pour le musée d'Orsay en ce moment!”

 

Coup de théâtre (par bonheur c'en est un) .La salle s'illumine. Arrive l'expert - lunettes noires et canne blanche - spécialisé en Oeuvres Mutilées.
“Bonsoir Mesdemoiselles... Euh... Vous n'auriez pas vu une oreille traîner par hasard?”

 


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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 08:00

  Publié aux Défis Du Samedi

 

 

  bouteille.jpg

 

 

 

On en est où Ouatson, de cette affaire de message en conserve?”

“Ca y est chef, on vient juste de r'cevoir le rapport du labo”

“Et ça dit quoi?”

“Pour la boutanche c'est pas tout jeune: un tord-boyaux de 1650 provenant sans doute d'une distillerie clandestine, et vu l'état de l'étiquette et du bouchon, c'est loin d'être aux normes CE chef; ça tient plus du médicament que d'un vieux Lagavulin comme celui qu'm'avait offert mon cousin pour mes...”

“Epargnez-moi vos considérations alambiquées Ouatson! Quoi à propos du message?”

“On a d'la chance chef, c'est d'l'anglais et c'est signé d'un certain Robin Cruseau”

“Et on a quelque chose sur ce mec?”

“Vous pensez bien que j'ai mis Ouatelse sur le coup chef, mais il semble que les Cruseau et les De Cruseau soient légionnaires...”

“Vous voulez dire légions, Ouatson, ils sont légions!”

“Non, elle a pourtant bien dit légionnaires”

“Admettons... ensuite?”

 

“Le type en aurait gros sur la patate à cause d'un dénommé Denis Grognard, un amateur d'émissions télé ou un truc dans ces eaux-là”

“Passons sur les eaux. Vous voulez dire animateur d'émissions Ouatson!”

“Euh... en tout cas il est question d'un jeu qu'aurait mal tourné”

“Un jeu? J'ai mis tout mon staff et nos meilleurs spécialistes – à part vous bien sûr - pour résoudre un jeu télévisé?”

“Je r'connais que c'est nébuleux chef, mais le message parle d'un jeu sponsorisé par Rubson qui s'appelerait 'Colle en tas'... et j'avoue que pour moi, tout ça c'est du javanais”

“Tout comme pour moi Ouatson, surtout après vos explications oiseuses. Et à part nous poser une colle, ça dit quoi d'autre?”

“Chef, ce type se plaint d'avoir été oublié sur une île avec un autre gars, un dénommé Sam Dy”

“Et on a quelque chose sur ce Sam Dy?”

“Vous pensez bien que j'ai mis Ouatelse sur le coup chef, mais il semble que les Dy soient légio...”

“Je devine Ouatson! C'est fou ce qu'il y a comme légionnaires sur votre île!”

“Non chef, ceux-là sont vraiment légions, avec tout plein de prénoms comme Lun, Mar, Mercre...”

“On va pas y passer la semaine Ouatson... Que réclame ce Cruseau? Il a des revendications, il fait des aveux, une dénonciation, un exil fiscal, un homicide, du blanchiment?”

 

“Euh. Rien d'tout ça chef, il se plaint des conditions de vie, qu'il n'y a qu'une chèvre pour deux sur l'île et comme Sam Dy aurait gagné c'qu'y z'appellent entre eux le jeu d'confort... vous comprenez chef, c'est important pour le moral une chèvre, un exutoire, une confidente en quelque sorte...”

“L'homme qui parle aux oreilles des chèvres? Vous allez m'faire pleurer Ouatson!”

 

“Imaginez chef, ayant trop picolé de ce tord-boyaux Sam bouffe la chèvre.

Le légionnaire en perd les pédales et sa confidente. Il affronte Sam dans un corps à corps sanglant. Sam prend l'dessus et l'autre le dessous, forcément...”

“Stop! Vous devriez arrêter la télé mon vieux! Ces deux-là sont certainement les meilleurs amis du monde... et la chèvre avec. Ils doivent jouer avec leur colle en tas, faire des concours de plongeon, jouer les MacGyver, que sais-je, enfin rien qui justifie qu'on se prenne la tête avec un canular enfermé dans une bouteille, non?”

“C'est vous qui voyez chef, mais Ouatelse et moi on pense...”

“Surtout pas Ouatson, évitez de penser et renvoyez-moi cette bouteille d'où elle vient!”

“C'est qu'on a pas l'adresse chef...”

(Soupir)

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 16:37

  Inspiré par le thème du site Mil Et Une

  baskets.jpg

 

 

“Rou Rou T'as entendu ça? Y va prendre sa retraite... à seulement 85 ans!”

“Quand c'est usé, c'est usé mon vieux. Faut changer avant de marcher sur la semelle et puis ça se démode tellement vite”

“Moi j'dis qu'y pouvait encore durer. Les allemands c'est costaud, inusable!”

“Ah, c'est allemand? Pourtant on voit pas les fameuses trois bandes”

“Y'a jamais eu trois bandes, c'était un blason avec une tête d'éthiopien, une coquille Saint-Jacques et un ours”

“Rou Rou! Bin mon vieux, le marketing allemand a bien évolué... et les nouveaux ça sera quelle marque?”

“Les marques, ça veut rien dire! Regarde, Benoit s'appelait Joseph et tout l'monde s'en fout! Et pis on va pas l'savoir tout d'suite... faut l'temps qu'y réunissent le conclave et avant qu'y z'aient trouvé chaussure à leur pied, on s'ra à Pâques ou même à la Trinité”

 

“Rou Rou! C'est donc pour ça qu'on voit plus les colombes papales depuis quelques jours”

“Non, c'est à cause des prédateurs, des mouettes rieuses turques ou yougoslaves qui viennent nous piquer les miettes dans l'bec jusque sur la place Saint-Pierre”

“Si on fait pas gaffe on va se faire plumer, on sera plus chez nous... déjà, avec tous ces touristes. Bref, moi je verrais bien des Converse ou des Nike. L'autre jour, via Rialto j'ai vu une paire d'Air Jordan de toute b....”

“Rou Rou T'excite pas! C'est tout un cérémonial, tant qu'on est en période Sede vacante et qu'y z'ont pas déclenché les fumigènes et tout l'bazar, on n'est pas prêts d'Habemus papam !”

“Jamais entendu parler de cette marque, c'est japonais?”

“Alors tu connais pas la marque Araignée, non plus!”

“Quelle araignée?”

“Laisse tomber, c'est une de mes blagues vaseuses”

“Rou Rou! Fais pas ton bec fin! Roucoule quand même!”

“Et bin... quand on change de pape, on dit: le nouveau pape est appelé à régner”

“Pourquoi? On va changer de pape?”

“Ca fait une heure que j't'en parle!!   Rouff... Rouff” (Soupir de pigeon)

 


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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 07:40

  Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème: Lisières

 

 

  Abi.jpg

 

 

 

A l'orée du printemps j'ai surpris un crocus

émergeant des frimas, du cloaque hivernal.

D'un jaune safrané et d'un blanc virginal

de ma profonde nuit il sonnait l'angélus.

 

Moi qui m'étais heurté cent fois à la bordure

de rêves trop étroits, de lisières improbables,

qui sombrais, grelottant de crainte et de froidure

je me croyais usé, blasé, inébranlable.

 

Et te voilà jolie, éclose, une évidence

Abigaïl est ton nom, Abi pour ton grand-père

une fleur printanière, un jalon, un repère.

 

L'horizon s'est ouvert après un long sevrage

un vent de liberté a chassé les nuages,

le soleil végassien brille sur Providence...

 

 

 

 

Je n'en chéris pas moins Luca, Oliver, Matisse, Remy et Emma  

 

 


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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 08:00

  Publié aux Défis Du Samedi

 

  Defi-232.jpg

 

 

J'avais été éjecté sans crier gare, comme tous ceux qui m'entouraient et je fus surpris par tant de candidats au départ; la compétition allait être rude et je serrai les dents quand notre flot bigarré prit sa course.

Je faisais partie des rouges mais je fus rapidement mélangé aux autres, des bleus et aussi des jaunes dans une indescriptible pagaille.

On aurait pu nous prévenir que ça bouchonnerait au passage du col en ce jour de l'Ascension, et le début de la grimpette avait allumé le feu dans certains nanomoteurs prêts de rendre l'âme.

Déjà vingt minutes qu'on courait et certains traînards renonçaient, s'arrêtant dans un repli du terrain pour échapper à la déferlante des poursuivants en agitant une dernière fois leur flagelle.

 

Heureusement la voie finit par s'évaser, je pus prendre mes aises pour courir à mon rythme c'est à dire comme un dératé; autour de moi, ça soufflait et crachotait à tout va... des grands bleus, des gros jaunes, des squelettiques, des bizarres à tête allongée, sans doute des clones recalés aux primes et qui s'étaient glissés dans le peloton.

On nous avait prévenus que les soixante kilomètres ne seraient pas de tout repos, aussi me faufilai-je dans un groupe qui me paraissait plus jeune et donc plus gaillard.

 

On arriva à une bifurcation, mais coincé dans notre groupe compact je n'eus pas le loisir de consulter mon GPS pour choisir la bonne trompe et éviter les traîtres cryptes cervicales.

Sentant l'excitation grandir autour de moi, je compris qu'on était passés entre les mailles du filet.

La température s'élevait graduellement et il me sembla que ça me redonnait un coup de fouet alors que notre petit groupe perdait encore des membres dans de sinistres grognements.

On en dépassa d'autres, livides, au bord de l'asphyxie - en pleine réaction acrosomiale et condamnés à la stérilité - des candidats isolés en pleine détresse et on ne fut bientôt plus qu'une poignée seuls en tête.

 

Je réalisai que j'avais toutes mes chances quand, m'étant retourné je ne vis qu' une ombre derrière moi... la mienne. J'oubliai qu'on m'avait dit que le premier n'est pas toujours le vainqueur.

Par quel miracle avais je pu tenir la distance et ... je faillis rater le podium qui se présentait après une dernière courbe et, freinant désespérément, je me retrouvai bouche à bouche avec une créature de rêve...

Elle était rouge elle aussi, semblable à l'idée que je m'en faisais, toute ronde et elle sentait bon, en tout cas bien plus que moi.

 

"On m'appelle Ovule" minauda t elle en battant des cils avec une pudeur feinte. Il faut dire que des cils, il y en avait partout dans l'entonnoir d'arrivée.

Le coeur au bord des lèvres, je réussis à balbutier "Moi... gamette 254861".

Je me doutais bien qu'elle n'avait rien à faire du numéro mais j'avais toujours eu du mal à prononcer mon nom, un drôle de nom, Super-Mathieu-Zoïde.

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 14:00

 

  Publié sur Mil Et Une

  ARC_ROMAIN_CAVAILLON_2.jpg

 

 

 

Bien loin des beaux marchés d'Aubagne ou d'Avignon

dessous le grand beffroi qui garde la ruelle

il est un paradis mi-pêche mi-brugnon

aux parfums de lavande et d'huiles essentielles

 

La fève y croque-au-sel et l'ail y fanfaronne

“Adiou...Coume vai? E patin e coufin”

la truffe t'estourbit, le melon cavaillonne

tu sens monter en toi une 'petite' faim.

 

A gonfler les jupons, les châles provençaux

le vent de Soulèu en oublie son accent

et le peintre surpris en lâche ses pinceaux,

 

il semble distinguer comme un air d'opéra,

ne veux rien oublier au tableau mûrissant,

ici un tian vaut mieux que deux tu l'auras.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 07:40

 

  frigo-inaccessible.jpg

 

 

Si par le plus grand des hasards, Monsieur venait à poser son regard sur la porte du frigo et se donne la peine de décrocher sa collection d'immondes magnets “80 ans et toujours jaune” à la gloire de Ricard , il pourra lire ce qui suit:

 

Le compartiment beurrier n'est pas une nurserie pour ses asticots destinés à la pêche.

 

Si les balconnets amovibles sont multi-usages, c'est bien qu'ils n'ont pas été conçus uniquement pour les semis de printemps, de même que le casier à oeufs n'est pas un rangement à boules de pétanques, contrairement au casier à vin qui semble n'avoir aucun secret pour Monsieur.

 

Le chiffre 5 sur l'afficheur est la consigne de température et non pas la date de péremption du contenu qu'on évitera alors de jeter à tort.

 

Le ronronnement qu'on entend à l'arrière est normal, il ne s'agit pas du chat et il est donc inutile d'y glisser une coupelle de lait chaque matin.

 

Enfin, les poignées des portes contrairement au four à pyrolyse ne sont pas auto-nettoyantes. Le seul programme disponible est manuel.

 

Signé: la bonne  



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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 07:45

 

  Publié aux Défis Du Samedi

 

  au-voleur.jpg

 

Ce matin là, je partais à la recherche de mon gland... comme d'habitude, toute la journée je vais jouer à faire semblant (pardon, j'peux pas m'empêcher d'fredonner des trucs) sauf que la chasse au gland , en janvier c'est pas l'top.

Je trouve qu'on s'caille les noisettes pour pas grand chose, même si mes patrons disent que les traditions c'est important.

Au fait mes patrons, c'est la Caisse d'Ep.

Si vous avez jamais été élu mascotte de l'année de la Caisse d'Epargne, vous pouvez même pas imaginer comme c'est relou de bosser là!

Au départ c'était une idée à la noix d'mes vieux de m'inscrire au concours et quand j'me suis retrouvé en finale - et qu'y m'voyaient déjà en haut de l'affiche - j'ai compris qu'les ennuis commençaient, bref... j'vous passe les détails, vu qu'c'est pas le thème.

 

Donc j'arrive sur ce petit chemin qui sent la noisette - et qu'a ni queue ni tête - quand j'en aperçois une belle tombée de la dernière pluie.

J'me dis comme ça “Toi, t'es faite pour moi, j'te zieute, j'te soupèse, j'te ramène fissa dans ma cachette (enfin à l'Agence comme y disent) et j'aurai fini mon job pour la journée”.

A la Caisse d'Ep, y z'y tiennent au gland quotidien! C'est pour l'image de marque et tout ça. Moi j'y crois pas mais comme je sors d'un séminaire sur la rémunération des livrets, la nouvelle politique sociale et tout l'toutim j'suis motivé d'chez motivé!

 

Et voilatipa qu'au moment où j'planque mon gland dans ma bajoue...

z'entends piailler dans mon dos - oui, ze sais, c'est sciant d'parler avec un truc dans la bazoue – alors je recrache et j'me retourne - presque malgré moi comme d'habitude - (faites pas attention)

 

Les quat' poufiasses ont pas l'air clair, pourtant elles sont bien allumées dans leurs fringues à paillettes, titubantes sur leurs cannes de serin et elles m'entourent en jacassant des trucs zarbi!

Elles ont pas dû boire que du p'tit lait et à voir leur dégaine elles doivent sortir de “La Factory”. Ca sent la prise de bec à plein nez.

La plus déplumée m'interpelle: “Hé bonjour l'Ecureuil. Que tu nous semble beau...

Je pense: “Si vous croyez qu'j'ai pas vu vot' manège, les étournettes!”

(Chez nous les écureuils, les étourneaux femelles on les appelle étournettes)

 

La plus p'tite s'égosille: “Si ton ramage se rapporte à ton plumage...

Vous êtes cintrées les filles! Où vous avez vu mon plumage?

Et ça continue: “Toi, le Félix des hôtes de ces bois...

Non mais ça va pas!! Elle m'appelle Félix maint'nant!

Y en a même une qu'essaie d'me piquer ma noisette pendant qu'les autres m'embrouillent: “Nous c'est Britney, Aretha et Bonnie... Et toi ma gueule?

 

Quoi ma gueule, qu'est ce qu'elle a ma gueule?”. J'ai pas pu m'en empêcher mais ça a pas l'air de leur plaire.

De toute façon, j'leur dirai pas que j'm'appelle Evarisse.

Elles m'encerclent! Ca sent l'rhum-coca à plein bec et d'aut' machins bizarres.

Ca y est!! Elles m'ont piqué ma noisette, les salopes!

Qui a le droit, qui a le droit, qui a le droit d' faire ça... à part Bruel?

Je tente un truc: “Laissez tomber les filles, ça vaut rien, c'est d'la roupie de sansonnet!

Ca les fait marrer et j'sais pas pourquoi elles m'ont dit d'aller siffler là-haut sur la colline, d'aller voir si y aurait pas des églantines...

Sérieusement, vous devriez m'confier ça... à 1.75% l'an, dans un an - même jour, même heure, même port - ça vous f'ra dans les...” (ça y est, mon côté pro prend l'dessus).

T'inquiète ma gueule, nous on consomme sur place” et elles se tirent avec ma noisette.

Qui a le droit... Non, j'l'ai déjà faite celle-là.

Elles s'éloignent déjà, clopin-clopant - pas que d'la Marlborough - bras d'ssus bras d'ssous, ou plutôt bord d'aile à bord d'aile...

 

Chuk!Chuk!Chuk! Poufiasses! Connasses! J'espère que vous finirez en pâté!

(Cherchez pas, y'a aucune chance que ça soient des paroles connues)

Pour me r'mercier, y en a une qui m'fait une aile d'honneur.

Et voilà comment j'ai écopé d'un blâme à la Caisse d'Ep.

 


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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 00:05

Publié sur Mil Et Une d'après un pastel de Martine M Richard

 

  Le_Beffroi_by_Martine_m_richard.jpg

 

 

C'est à l'heure où les deux aiguilles de l'horloge du beffroi se coursaient au zénith que la chose se produisait de façon immuable.

On aurait dit que la ruelle déjà bien animée depuis le matin passait la vitesse supérieure, comme si les badauds redoutaient que les fruits soient trop mûrs, les légumes trop flétris et le cabas trop vide.

C'était jour de marché et chacun se sentait investi d'une indispensable et périlleuse mission, comme si sa vie et celle des siens ne dépendaient que de ces trésors arrachés à la terre et aux arbres, gorgés de soleil et parfumés à en devenir gaga.

Offerts aux regards, les fruits de la terre explosaient de mille couleurs et senteurs au point que le choix devenait une véritable affaire de spécialiste.

Melon ou pastèque, aubergine ou courgette, mi-figue mi-raisin, bien malin qui aurait pu arracher le secret d'une recette dans cette folle chasse au trésor.

 

Il fallait aussi une oreille exercée, une oreille d'ici pour distinguer le subtil tintement des glaçons qui fait tout le secret du pastis servi à la terrasse du Titoun au milieu du joyeux tintamarre de midi, des voix pointues et chantantes des matrones et de la gouaille des vendeurs et bonimenteurs de tout poil.

Ajoutons à cela l'affreux grincement du store que Titoun ajustait chaque instant de peur que sa terrasse ne fonde au soleil, et vous aurez une idée d'un typique concert de ruelle commerçante.

 

Plus tard, lorsque Mado décrochait sa guirlande d'ails et piments - découvrant des mollets qui auraient fait pâlir de jalousie les champions cyclistes locaux - c'était le signal d'un branle-bas de combat indescriptible tant pour les étalagistes pressés de remballer que pour les clients assoiffés en proie à une contagieuse pépie.

 

La ruelle inondée des rayons verticaux du soleil s'emplissait alors d'un brouillard poussiéreux qui retombait en vagues ocres sur les pavés surchauffés.

Malheur à qui ne rangeait pas ses sandales à l'écart des charrettes et autres brouettes lancées dans un rallye des plus folkloriques.

 

C'était exactement l'heure où ma Fanny - anéantie des frasques de la nuit - ouvrait un oeil paresseux en s'étirant sous la couette... mais c'est ma Fanny et c'est une autre histoire.


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