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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 09:00

Si Pierre de Ronsard voit ce qui précède les rimes de son poème "Marie, qui voudrait votre beau nom tourner" il risque de faire la grimace... mais c'est le thème imposé aux Impromptus Littéraires

 

 

  top_chef.jpg

 

 

 

 

Je sens qu'en ridicule ils vont tous me tourner
j'hésite entre vapeur, étouffée, bain-Marie
Marthe, sainte tambouille, aide-moi je t'en prie
je sais qu'on l'a trop dit mais “je vais tout donner


Je les vois aux pianos, hacher, se démener
comme si d'une farce en dépendait leur vie
ils tournent, lardent, bardent et je n'ai qu'une envie
avoir l'idée du siècle et à bien la mener...


Le jury soupçonneux découvre enfin “ma chose
répandue devant eux et que je leur propose...

sur leurs langues d'aspic le fiel vient de passer

 
La seconde bouchée sera-t-elle meilleure?
mon piment des squelettes, sournois, attend son heure
je sens qu'ils s'asphyxient et qu'ils vont trépasser   


 

 

 

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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 23:19

 Publié sur le site Mil Et Une

 

 

  escargot.jpg

 

 

Quelle ne fut pas sa surprise en parcourant la page des faits divers de l'Eveil Dijonnais - où d'habitude le montant des enchères de la dernière vente des vins des hospices de Beaune le disputait à la traditionnelle course d'enjambeurs dopés à l'huile de soja - d'apprendre que celui qu'on surnommait le PDG, le Pape Des Gastéropodes recherché par tous les boeuf-carottes bourguignons avait frappé une énième fois avec une telle violence qu'il crut d'abord à une coquille dont la feuille de chou était coutumière pour ne pas dire friande et qu'il ne manquait jamais de larder d'un grand coup de son Bic avant d'agonir les ramiers de la rédaction au téléphone à grand renfort de beusenots et de traignats... mais pas de doute, l'analyse ADN était formelle: le Cepaea Hortensis Masqué avait une fois de plus inondé d'allantoïne, collagène et élastine... en un mot de bave, les feuilles d'une innocente violaceae wittrockiana... en un mot une pensée, une innocente petite pensée de rien du tout... Pensez-y! Un point c'est tout. 

 

 


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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 07:00

 Publié pour le 248ème Défi Du Samedi

 

  settons.jpg

 

 

Elle faisait aviron cinq mètres, tout au plus cinq mètres cinquante et s'appelait - on ne sait pourquoi - Le Nautilus, en tout cas il nous fallu écoper vingt minutes avant d'y poser les pieds au sec.

Oncle Hubert avait insisté pour louer celle-ci car - disait-il - il la sentait bien.

Moi je trouvais surtout qu'elle sentait le moisi avec ses bancs tout déniapés et que ça viaunait le poisson pourri à en choper le virot!

 

Comme on se chamaillait pour savoir qui prendrait les rames, l'oncle expliqua qu'elles possèdent un côté qui plonge dans l'eau et un côté qui donne des ampoules... et nous montra comment prendre l'instrument par le bon bout c'est à dire par celui qui donne des ampoules.

Il ajouta que quand la rame ne repose pas sur la barque - dans cet objet qu'on nomme joliment la dame de nage - on appelle ça une pagaye et c'en fut une belle tellement on s'était mis à ramer comme des manches.

 

L'oncle Hubert nous ayant traités de berlodiaux et autres qualificatifs locaux en prit un (manche) dans chaque pogne et sur sa tête la lourde responsabilité de notre mener à bon port avant la nuit.

Dire qu'on appelle ça 'ramer en couple' relève de la plus pure invention puisqu'Anastazia (*) avait eu la prudence de rester à la maison.

“Regardez bien” dit-il en s'asseyant dos à la pointe “voilà ce que c'est que ramer à la ponantaise” et on comprit bien vite qu'on ne serait pas assez de quatre pour le guider dans la bonne direction.

Notre but était le grand barrage de granit au bout du lac des Cheutons (les étrangers disent Les Settons) où on espérait apercevoir quelques belles gueules de brochet.


S'il avait fait sa préparation militaire marine à Marseille sans jamais quitter la cantine des sous-officiers, oncle Hubert en avait gardé parait-il une solide expérience et comptait bien nous la faire partager.

Très inquiet du roulis qui s'amplifiait à chaque coup de rames, Petit Pierre ne fut pas plus rassuré quad oncle Hubert eut rétorqué "qu'une mer calme n'a jamais fait un bon marin".



Pour l'heure un rayon de soleil entre deux gros nuages noirs éclairait sa face rubiconde, éclatant témoignage de son effort et il se fendit d'un “O Sole Mio... Che bella cosa e' na jurnata 'e sole” assez déplacé et copieusement farci de canards!

Ses vocalises furent subitement interrompues par une grosse rabasse tombée d'un nuage d'encre et qui nous laissa tripés et gaugés jusqu'aux os en moins deux minutes.

On dut se résoudre à écoper à nouveau tant l'eau montait, et consoler Petit Pierre qui chouinait de plus belle.

Paradoxalement si on était trempés, on n'y voyait goutte et l'oncle jugea plus prudent d'abandonner sa nage à la ponantaise pour godiller, tourné vers l'avant.

Je reste persuadé qu'il avait surtout les fesses talées et grand besoin de se décramper les jambes.

Pour le novice que j'étais, je dirai que la godille - telle que oncle Hubert la pratiquait à cet instant - est une sorte de danse entre le twist et le mashed potatoes censée faire avancer l'embarcation et qui eut pour seul effet de nous faire perdre notre dernière rame.

 

Sur le barrage un forcené nous faisait des grands signes et finit par nous lancer un grappin qu'oncle Hubert manqua de peu de prendre dans les dents!

C'était le père Némot, le loueur de barques venu à notre rescousse et sans qui je ne pourrais relater cette aventure aujourd'hui.

Notre commandant Hubert avait baissé les couleurs dans la plus pure tradition de la marine - livide et claquant des dents - remis Le Nautilus à son propriétaire et pris congé à grandes enjambées en nous poussant devant lui.

 

On ne court jamais très vite dans des pantalons trempés mais à l'idée de nous requinquer autour du bortsch fumant qu'aurait mitonné Anastazia, on regagna la maison aux premières étoiles.

Ce que j'aime plus que tout chez la femme slave - je ne connus jamais que celle-là - c'est sa propension à ne jamais poser de questions... et ce fut bien ainsi.

 

 

(*) Anastazia: Voir le Défi#209 si le coeur vous en dit



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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 09:00

 Publié sur le site Mil Et Une

d'après un tableau du peintre naïf animalier Catherine Musnier

 

 

  Defile-de-pantheres.jpg

 

 

Qu'on soit panthère noire habillée corbillard

ou jaguar moucheté cintré dans son costard

qu'importent la tenue, les frusques, le pelage

nous les félins sommes les rois du camouflage.

 

Qu'on soit tigre bagnard ou tricoté jacquard

couguar, lion des montagnes, esseulé snobinard

c'est beaucoup d'entretien sans compter l'épouillage

quand on sait qu'on pourrait finir à l'empaillage.

 

Qu'on soit guépard royal grimé colin-maillard

couguar sur le retour, travesti léopard

dans la jungle l'habit fait pas le capucin.

 

Alors vivons cachés, s'exhiber c'est malsain,

pour Catherine Musnier, posons, petits veinards

et filons nous planquer, aux aguets mais peinards  

 


 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 09:50

  Publié aux Impromptus Littéraires

 

  Brouette.jpg

 

 

 

Vindieu, je me souviens encore de ma toute première berouette, celle que j'avais trouvée dans une pochette-surprise. Chez nous on dit berouette ou alors on dit Choillot. La berouette c'est pour les beuznots - les balots si vous préférez - les ceusses qu'ont juste deux bras et pas de vélo.

La Choillot c'est pour les nantis, les frimeurs ou les familles nombreuses... mais j'en causerai quand ça sera le moment.

 

Les pochettes-surprises du Familistère de la rue d'Alger étaient de véritables surprises. Pas de papier bleu pour les mecs ni de papier rose pour les pissouses, juste un papier kaft marron avec un trésor planqué au milieu de petites billes sucrées qui vous font à retardement plein de vilains trous dans les dents.

Mon trésor était en plastoc marron et mou avec une petite roue toute molle et des ridelles qui se barraient tout le temps mais c'était ma première berouette et j'y tenais comme on tient à ses premiers n'importe quoi...

Vindieu, on en a fait du chemin tous les deux sous la table de la cuisine, à ramasser les miettes et les chnis.

On en a bravé des tsunami en nadouillant dans la gouyasse des caniveaux après l'orage.

J'en a fait des kilomètres de rails dans la lâtrée de purée en évitant le puits de sauce, les grumeaux et la frottée de mon père.

Et puis ma berouette a fini dans la gueule du gros câgne de la ferme des Simonot, un bouledogue que j'avais passablement excité et qui m'avait coursé dans les rangs de vigne jusqu'à ce que je lui abandonne mon cher trésor.

 

Et puis j'ai grandi et j'en ai eu une grosse... une vraie, délaissée par l'oncle Hubert le jour où il est revenu de Dijon avec une Choillot toute neuve. Ce jour là, Vindieu toute la rue a eu droit à un cours magistral sur l'invention de Jean et André Choillot, ces deux bricoleurs de génie qui avec une caisse, deux roues et un attelage de vélo allaient révolutionner le monde de la carriole et du même coup faire de moi le plus heureux des berouetteurs!

 

Je dis berouetteur et je doute qu'il y ait eu des berouetteuses tant cette délicate conduite est une affaire d'hommes!

Si les frères Choillot sont à la carriole ce que le baron Bich est au stylo à bille et le préfet Poubelle au vide-ordures, je fus pendant des années le roi de la berouette de mon village.

Ne croyez pas qu'on devient roi de la berouette comme ça, un beau matin.

Quand vous aurez pris conscience du poids de l'engin et de son chargement solide ou liquide, du frottement de la liaison pivot de la roue, de l'assiette de la berouette dans une montée ou pire en descente et du couple de renversement dans les virages, Vindieu... vous pourrez la ramener!

 

En tant que roi de la berouette j'y ai plus souvent charrié des filles que des fagots de sarments de vigne ou des gravats mais c'est ainsi, c'est le sort réservé à tous ceux qui possèdent une grosse berouette, les jambes de Johnny Weissmuller dans 'Tarzan et la femme léopard' et un sourire effronté.

Bien sûr j'y charriais aussi les potes mais c'est pas pareil.

Vindieu, verser une gamine jambes nues dans un buisson d'églantiers plein de gratte-cul pour l'aider ensuite à retirer les pignolots accrochés dans des endroits improbables... y a pas plus instructif!

 

C'est comme ça qu'a force de verser ma berouette et de tartouiller à droite à gauche je me suis retrouvé marié à la Henriette, une ventre-jaune comme on dit ici en parlant des Bressois bourguignons.

Elle savait ce qu'elle voulait - en dehors d'être championne des Gaudrioles et de la poularde demi-deuil - et elle m'a eu, tout Johnny que j'étais avec ma grosse berouette et mes gros muscles.

 

En cadeau de mariage j'ai hérité de la Choillot de nononque Hubert, et c'est pas de trop aujourd'hui pour balader nos quatre chtiots.

Aujd'heu ma chère berouette a été transformée en porte-jardinière... elle ne sert à personne sauf à Henriette et sa collection biannuelle de pétunias et chrysanthèmes mais Vindieu je tuerai le premier berlodiau qui osera la foutre au bourrier.  

 

 

Beuznot ou Beurdodo: idiot, faible d'esprit

Chni: poussière, saleté

Nadouiller: jouer avec de l'eau, éclabousser

Lâtrée: grosse quantité de bouillie, de liquide

Gouyasse: eau boueuse

Pignolots: petites graines de plantes qui s'accrochent aux vêtements

Gaudriole: sablé à la farine de maïs

Nononque: tonton (qu'il s'appelle Hubert ou autrement)

Aujd'heu: Aujourd'hui

Berlodiau: bon à rien

Bourrier: déchetterie

 

 

 

 

 

 

 





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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 07:30

Publié aux Défis Du Samedi sur le thème :“Vous avez un nouveau message”

 

  yougotmailbaby

 

“Euh... j'espère que j'vous dérange pas, chef...”

“Maintenant que vous m'avez réveillé Ouatson, je suis bien obligé d'entendre ce qui vous préoccupe au beau milieu de la nuit. Alors?”

“Et ben, j'ai un inquiétant message sur l'écran, chef”

La Bavure remonte son oreiller, ça promet d'être long.

 

“ça dit quoi précisément, Ouatson?”

“ça dit : Iouvegotte a nioumèle babie, chef”

“Je vous ai dit Pré-Ci-Sé-Ment, Ouatson!”

“Et ben, Iouvegotte a nioumèle babie”

“A en croire vos origines anglophones je vous pensais meilleur en English, Ouatson... Vous voulez peut-être dire : You've got a new mail, Baby?”

“C'est bien ce que je disais, inspecteur!”

“O.K. Donc nous sommes d'accord sur le message original, c'est déjà ça! Et vous traduiriez ça comment?”

“Que quelqu'un avertit Baby qu'il ou elle a un nouveau message?”

“Très bien. Nous sommes encore d'accord! Et où est le problème, Ouatson?”

“Et ben je ne m'appelle pas Baby et je n'en ai aucun dans ma liste de contacts, chef”

(Soupir)

“Il ne vous est pas venu à l'idée Ouatson qu'il s'agissait d'un diminutif, d'un petit nom amical, d'un surnom... que sais-je? Ouvrez le message et vous serez fixé, Bon Dieu!!”

“J'y ai songé inspecteur et puis j'ai appelé Ouatelse qui m'a mis un gros doute, rapport à un certain Iouvegot, fiché au grand banditisme et qu'on vient de libérer il y a...”

“Et vous connaissez beaucoup d'individus qui vous harcèleraient en vous appellant Baby?”

“ça doit être une faute de frappe inspecteur, mon deuxième prénom c'est Barnaby”

“Très drôle James Barnaby Ouatson! Impayable!”

“Ne vous moquez pas inspecteur, je n'y suis vraiment pour rien”

“Excusez-moi Baby...Euh... Ouatson, c'est nerveux”

“Si vous connaissiez le deuxième prénom de Ouatelse, vous en...”

“ça suffit! Vous trouvez que c'est une heure pour discuter des prénoms d'une bande d'incapables? Et comment ce Iouvegot connaitrait-il votre second prénom quand je ne le connaissais pas moi-même?”

“Vous savez inspecteur, la Toile regorge de pièges, d'individus sans scrupules, d'escrocs, de sadiques en tous genr...”

“Voilà ce qu'on va faire Ouatson. Vous allez raccrocher, ouvrir votre p... de mail, le digérer toute la nuit s'il le faut, y répondre ou le metrtre à la poubelle et on fera le point lundi matin! Bonne nuit!”

(Clic)

“Bonne nuit... il en a de bonnes. Nioumèle... Nioumèle... Y'a un bled qui doit s'appeler comme ça pas loin d'ici. Je vais consulter Goût-Gueule-Maps et puis j'appellerai Ouatelse”

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 23:50

  Publié aux Impromptus Littéraires

 

  Envole-moi.gif

 

 

“En.ole-moi! En.ole-moi! En.ole-m...”

 

Elle sait pourtant que je déteste qu'elle parle pendant les préliminaires mais cette scélérate saisit - à pleine bouche - l'occasion d'un tête-bêche pour en profiter.

J'ai eu beau lui expliquer que ça me déconcentre, que ça influe sur mes performances et par voie de conséquence sur nos plaisirs respectifs, c'est plus fort qu'elle, il faut qu'elle déclame!

Je me dégage non pas parce que j'en ai assez entendu ou assez profité mais dans le but d'améliorer sensiblement son élocution.

“Qu'est-ce que tu disais?”

“C'te blague... Envole-moi!

Le message aurait dû gagner en clarté, pourtant son sens m'échappe, tout comme ma furie qui rallie la salle de bains; les préliminaires viennent de faire long feu et la suite avec.

 

Au mépris des voisins, je hausse le ton pour couvrir le bruit de la douche:

“Quand tu dis Envole-moi, ça n'a aucun sens!”

“Comment ça, aucun sens?”

“Comprends bien que je ne peux pas t'envoler...”

“Qu'est-ce que tu dis?”

J'ai toujours eu horreur du ton que prennent nos échanges verbaux sur fond de douche et de la minceur des cloisons de l'appart qui nous fait rapidement profiter des commentaires des voisins.

Je suis bien certain que l'un d'eux dans quelques instants me criera qu'on ne dit pas Envole-moi... ou qu'on est priés de s'envoler en silence!

“Je te dis qu'on ne peut pas dire Envole-moi... Tu peux éventuellement t'envoler seule ou encore me dire Envole-toi, mais pas Envole-moi.”

 

Les chutes du Niagara finissent par s'éteindre et mon désir avec.

“Bichon, je n'ai jamais eu besoin de te dire Envole-toi! Tu le fais toujours sans m'attendre ni même demander la permission”

Bichon, c'est moi. Je sais c'est con mais c'est moi et ça durera tant qu'elle sera là.

Et elle est là, ruisselante, fraîche et si désirable mais elle m'a déconcentré et de toute façon les fautes de syntaxe ça ne me fait pas bander, bien au contraire!

 

Je n'aime pas quand elle fait la moue mais je ne peux pas laisser passer cette faute de français, même dans sa bouche à elle.

Depuis que j'ai appris qu'elle mettait un C cédille à fellation, j'ai décidé de la recadrer...

J'insiste : “Tu es bien d'accord qu'on ne peut pas dire Envole-moi, hein?”

“Et alors, pourquoi il le dit plein de fois, Jean-Jacques”

Je sens venir une de ses savantes explications, un truc infaillible - que si t'y crois pas, croix-de-bois-croix-de-fer-t'es-qu'un-gros-nul - qu'elle aura chopé dans Closer ou Gala entre les derniers états d'âme de Carla et la recette d'un millefeuille foie gras-Chantilly.

 

J'hésite un instant entre Rousseau et Servan Schreiber mais aucun d'eux n'aurait pu commettre un tel impair.

J'opte pour celui qui disait “Les femmes ne sont pas faites pour courir. Quand elles fuient c'est pour être atteintes” et je lui lance: “Quel Jean-Jacques? Rousseau?”

 

Elle croise souvent les jambes pour réfléchir et à l'instant - vu mon niveau de concentration - ça m'arrange.

“M'enfin! Gaulemanne!”

Je sens monter le conflit à défaut d'autre chose.

“Je ne connais que Pierre Goldman, le braqueur et intellectuel gauch...”

“T'es qu'un gros nul! J'te parle du chanteur, Jean-Jacques Gaulemanne!!”

 

Je savais que j'aurais droit au demi-tour réglementaire; ça finit presque toujours comme ça.

Je ne verrai pas plus longtemps sa moue, juste une belle chute de reins à faire oublier sa grammaire et un cul à renier son Bled!

C'est un peu vrai, je suis un gros nul et j'ai toujours pas compris pourquoi elle a besoin de déclamer dans ces instants cruciaux?   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 17:00

Publié sur le site Mil Et Une  

 

  S21.jpg

 

 

 

“Z'auriez pas Bibi Fricotin et les sumos par hasard?

“Désolé papy, pas d'sumos mais j'ai Karaté Bushido, c'est pas mal non plus”

“Et y parlent de Bibi Fricotin dedans?”

“Sais pas... Pour ça faut l'acheter, c'est sept euros”

“Et en francs?”

“Hou la! Ça doit friser les quarante six francs”

“C'est pas cher... y doivent pas parler d'Bibi Fricotin à c'prix là ou alors c'est pas des anciens francs”

“C'est quoi des anciens francs, papy? Y a pas plus ancien que les francs à part peut-être... des sesterces? Hi Hi Hi”

“Et vous avez p't'être Les pieds nickelés?”

“Qu'est-ce que ça peut vous faire, comment j'ai les pieds? Va falloir vous manier le train, papy!”

“Ah oui, y'a du monde derrière! Les gens sont pressés aujourd'hui... servez-les pendant que j'réfléchis”

 

“Y a personne derrière vous, papy! C'est un trompe l'oeil!”

“Un trompe quoi?”

“Un trompe l'oeil... une illusion, une façade quoi”

“Et ça sert à quoi?”

“Ben... à rien à part tromper les gens”

“Ah, j'ai compris jeune homme. C'est pour faire croire aux clients qu'y a du monde et qu'on doit s'dépêcher d'choisir. C'est futé mais vous m'aurez pas!!”

“Dépêchez-vous quand même, c'est jour de Loto et la meute va débarquer”

 

“Tiens! Donnez-moi donc un dixième de la dernière tranche!”

“Un quoi?”

“Un Sept, j'ai toujours pris un Sept!”

“Ecoutez, moi j'ai du Bingo, du Vegas, du TacOTac, de l'Astro, du Solitaire, de l'Eldorado, du Cumulos, du Mille Bornes, du...”

“Le Vegas ça gagne combien?”

“Jusqu'à quarante mille euros pour une mise de trois euros”

“Et en francs?”

“Oh papy! Ça commence à bien faire! Ça fait au moins deux cent cinquante mille francs”

“Humm... Et ça f'rait combien de Karaté Bushi-machin tout ça?

“Qu'est-ce que ça peut bien vous faire? Vous allez pas tous les acheter”

“Quand j'aurai gagné, si! Et y en aura bien un qui parlera de Bibi Fricotin dedans!”  

 

 

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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 07:00

  Publié sur les Défis Du Samedi sur le thème : Attention à la tête

 

 

 

  TETE-DE-NOEUD.jpg

 

A claques ou de linotte

ça vous saoûle à tue-tête

ça vous chie dans les bottes

Attention à la tête!

 

De gland ou bien de noeud

craignons le tête-à-tête

les méchants, les teigneux

Attention à la tête!

 

De lard ou bien de veau

qu'importe l'épithète

y'a rien dans leur cerveau

Attention à la tête!

 

D'affiche, de hit-parade

en solo ou quintette

faut pas rater l'estrade

Attention à la tête!

 

Chercheuse ou nucléaire

c'est un vrai casse-tête

même rudimentaire

Attention à la tête!

 

D'enterrement, de mort

calcinée dans un têt

avec ou sans remords

Attention à la tête!

 


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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 11:00

 

  boum-582.jpg

 

“Alors Ouatson, cet étrange assassinat? Si vous m'affranchissiez un peu?”

“Vous ne croyez pas si bien dire inspecteur, il y a deux jours j'ai eu l'idée d'envoyer la lettre suspecte au labo pour expertise”

“Comment ça? Vous ne l'avez pas portée vous même dans l'instant?”

“Euh non, inspecteur. Mais je l'ai postée au tarif prioritaire”

“Puis-je vous rappeler Ouatson que le labo est juste deux étages au dessus de nous?”

“Je trouve ça plus sophistiqué avec un timbre, chef, ça a un p'tit côté Experts Las Vegas! Et puis vous connaissez mon ascensumophobie”

“Je connais quoi?”

“J'ai peur des ascenseurs chef, depuis que je suis t...”

“O.K. J'avais oublié ça! Et alors, ça donne quoi?”

“Et ben soit j'prends les escaliers chef, soit j'demande à Ouatelse de ...”

“Je ne vous demande pas ça. Est-ce que la lettre a parlé?”

“Si elle a parlé? Vous allez rire chef, la victime a reçu la lettre alors qu'elle n'était même pas timbrée!”


“Quel scoop, continuez Ouatson”

“Et bien la lettre est revenue du bureau de poste du Père Lachaise avec la mention Non Affranchie

“Quoi de plus normal. Et vous en concluez quoi?”

“Ben... que la lettre est revenue à son expéditeur pour défaut d'affranchissement, chef”

“Quelle perspicacité Ouatson! Vous êtes en train de me dire que la victime était l'auteur de la lettre?”

“Concernant l'écriture le labo est formel, chef. Cette fameuse lettre est revenue à son auteur... et en pleine figure!”


“Bon Dieu! Elle disait quoi cette lettre?”

“Vous voulez dire... ce qu'il en reste, chef! Je peux vous dire que c'était pas beau à voir. D'ailleurs j'ai eu un mal fou à trouver un endroit pour coller le timbre”

“Ouatson! ELLE DISAIT QUOI CETTE LETTRE avant que je pète les plombs?”

Boum

“Quoi? C'est tout ce qu'elle disait? Boum?”

“Ben j'ai jamais été très doué en onomatopées chef, mais trente grammes de poudre noire ça doit faire à peu près Boum

“Quelle poudre noire?”

“Salpêtre, soufre et charbon de b...”

“Ca va Ouatson! Je connais la composition d'une poudre noire! Sait-on qui aurait pu être visé?”

“Vous allez encore rire, chef! L'adresse du destinataire a brûlé dans l'explosion”

“Excusez-moi de ne pas rire, Ouatson. Si je comprends bien, le meurtrier potentiel a ouvert sa propre lettre piégée revenue à son point de départ pour défaut d'affranchissement, ce qui fait que la victime et le meurtrier sont une seule et même personne?”


“Si on veut, chef... en tout cas vous l'avez bien résumé”

“Comment ça, si on veut?”

“Et ben ils ne font qu'un si l'on considère qu'un homme sans tête compte pour un”

“Epargnez-moi vos détails sordides, Ouatson et mettez moi tout ça par écrit pour demain matin”

“Oui inspecteur. Euh... j'vous envoie mon rapport ou j'vous l'descends par l'escalier?”

“Ha Ha... Très drôle, Ouatson”



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