Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 10:00

Publié aux Défis Du Samedi sur le thème des cheminées

 

th.jpg

 

 

 

 “Dis m'man, comment on fait pour faire du blanc?”

“Comment ça ma chérie?”

“L'autre jour, la ch'minée du Vatican a fait d'la fumée blanche!”

“Oui, c'était pour le coup du père François, on y a brûlé de la paille mouillée... du moins c'était ainsi au temps d'un rituel qu'on disait inébranlable”

“Et comment qu'on fait aujourd'hui, alors?”

“Depuis 2005 ma petite on fait compliqué pour faire simple, on utilise des fumigènes colorants fabriqués par un poêle auxiliaire à injection électronique relié au même conduit que l'ancienne cheminée”


“Trop cool... et pour la fumée noire, alors?”

“Autrefois on y brûlait les bulletins de vote du conclave entre deux tours de scrutin mais aujourd'hui c'est encore des colorants. On a trop peur que ça fume gris dans tous les cas”

“Et alors, ça s'rait relou si ça fumait gris?”

“Pour nous non mais au Vatican oui!”

“Et pourquoi qu'on a pas droit aux colorants, nous?”

“Ma chérie, nous mettons un point d'honneur à respecter une tradition vieille de... je ne sais plus trop... et tu dois faire comme tes frères et soeurs, tes parents, grand-parents, arrière-grands-pa...”

“Ca va, j'ai imprimé! Et les granulés, pourquoi qu'on a pas droit aux granulés, nous?”

“Parce que nous sommes des cheminées traditionnelles!

Tra-di-tio-nnelles!!


“Et c'est quoi qui fait qu'on est traditio...”

“Parce qu'on n'est pas des usines à gaz bourrées d'électronique et de ventilateurs! Parce qu'on est des che-mi-nées et que les autres sont des chaudières, des poêles et parce que tu commences à m'échauffer avec tes questions”

“Bon... Et les granulés, ça pousse sur quel arbre, dis m'man?”

“ça doit venir des résineux, mais une fois affiné, sêché et compressé ça ressemble juste à... de la litière pour chat”

“Ah ouais? Et les buch'rons y s'appellent comment? Des granulateurs?”

“Peut-être, en tout cas chez nous il y a une vraie flamme qui mange de vraies bûches pour un vrai plaisir ancestral!”


“Et toutes ces publicités Riko, Wampers, Ecozetti qui sont arrivées c'matin au courrier?”

“C'est rien chérie, passe les moi... on va les brûler” 













Partager cet article
Repost0
26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 14:32

  Publié sur le site Mil Et Une

 

  dominos.JPG

 

 

Quand un honneur se joue à la croisée des tuiles

sous son feutre élimé Carlos est volubile

au minable tirage ses doigts crispés s'agitent

cherchant parmi les points un foutu double huit.

 

Laissant filer son tour, privé de solution

il crie à l'attentat, à la Revolución!

il jauge les regards, trépigne sous la table

accuse son rival d'une chance incroyable.

 

Au cri de “ Me pegué!” le vainqueur a bondi

sur le tas de pesos que lorgnait sa compagne

occupée à bâtir son pueblo en Espagne.

 

Le bouchon a sauté d'un vieux rhum agricole,

on parle revencha, on s'enivre on rigole,

la défaite est amère et Carlos est maudit.  

 

 

Partager cet article
Repost0
25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 09:48

 

  pelure.jpg

 

 

 

La cérémonie du potage était un véritable rituel chez l'oncle Hubert qui n'aurait laissé à personne le soin d'éplucher les patates, au prétexte que son aïeul s'était illustré “à la pluche” au temps des guerres napoléoniennes...

Si l'oignon fait pleurer, le légume fait rire” clamait-il en roulant les trois 'r' dans la plus belle tradition bourguignonne.

Il n'aurait plus manqué que nous épluchassions à sa place, alors qu'il possédait - selon ses dires - l'économe original conçu à Thiers par Victor Pouzet lui-même en 1929!

En grimaçant notre tante confirmait qu'en matière d'économie il n'avait de leçon à recevoir de personne.

Pour parfaire mon éducation, l'oncle - pour mes dix ans - m'intronisa Potager en second, distinction qui m'autorisait à “capturer” les légumes selon une liste immuable et savamment établie par l'oncle Hubert soi-même.

Ainsi du haut de mes dix ans, j'avais appris à reconnaître sans faillir la courgette, le pâtisson, l'aubergine, la fève et toute la panoplie des aromates indispensables à l'élaboration du potage “Hubert”.

 

Ce qui va suivre, je ne l'ai jamais avoué à personne de peur de passer pour un 'beuzenot' pourtant c'est l'exacte vérité:

Avec force cris et claquements de mains je dévalais au fin fond du jardin où avait été relégué le potager de manière à prévenir de mon arrivée... j'étais ainsi assuré que les légumes cesseraient leurs conversations et se laisseraient arracher sans protester.

Il faut dire que la première fois que je les ai entendus parler entre eux, j'ai tellement eu l'impression de déranger que je suis reparti le panier vide.

 

Quiconque n'a jamais entendu chuchoter des cucurbitacées ne peut pas comprendre.

Chez les plantes potagères, chaque famille a son patois, ses moeurs et ses codes; aussi le jardinier averti se gardera bien de les faire cohabiter au petit bonheur, au risque de déclencher une révolution ou voir avorter sa récolte!

Tenez, chez les solanacées, la bringelle et son drôle d'accent réunionnais ne supporte pas la promiscuité de la tomate, fut-elle italienne... une vieille et sombre histoire de génome à laquelle je n'ai rien compris mais que saurait aisément expliquer n'importe quel ingénieur à Grenoble.

Parlez de lard fumé à des fèves de Nice et vous les verrez blanchir sur pied instantanément... mais rapporter des fèves blanches à l'oncle Hubert, autant se suicider sur place!

Pour avoir épié leurs conversations, je savais que les légumes une fois redevenus muets n'en pensent pas moins mais je tenais à mon titre de Potager en second, dussé-je passer pour un tyran sanguinaire à l'heure du supplice de l'arrachage.

 

Mon forfait accompli, je détalais moins par peur de l'obscurité naissante que par honte des murmures de protestation qui montaient du carré éclairci...

Je débarquais alors en cuisine, triomphant et les pieds crottés, je déposais sans le regarder mon panier de forfaiture sous l'oeil bienveillant du Potager en Chef.

Cinquante ans après, je tends encore une esgourde au jardin mais je n'entends rien... soit ils se méfient de moi, soit je suis vraiment devenu sourd comme un pot. 

 

* beuzenot : niais, idiot


Partager cet article
Repost0
25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 07:00

Publié sur le site MilEtUne d'après cette photo de Michel Hasson

 

  Michel-Hasson--Cuba.jpg

 

 

Quand Los Veteranos de La Havane apprirent l'incroyable nouvelle, il y eut plus de bruit dans les rues que pour l'arrivée de Dennis, l'ouragan du 8 juillet 2005.

Ils étaient en finale contre ceux de Guantánamo!

La nouvelle se répandit comme une trainée de poudre dans tout le quartier Marianao: ils allaient affronter ces “métèques” pas fichus de jouer un double neuf!!

Aussitôt Pablo avait chargé la camionnette de tout ce qui servirait une victoire presque acquise... boîtes de cigares - des cohibas bien sûr - caisses de Havana Club 7 ans d'âge et une bible bénie par l'archevêque Jaime Lucas Ortega y Alamino en personne... Mieux vaut mettre Dieu de son côté dans de telles circonstances.

Domino vobiscum” comme disait souvent Javier en riant d'un rire gras.

 

A grand peine Pablo chargea aussi la vieille Agustina, moins pour sa beauté flétrissante que pour sa gouaille et ses jurons à faire baisser les yeux aux plus féroces guérilleros.

Si la partie venait à mal tourner, la vieille saurait coller un 'garnaton' à ces métèques tout juste capables de compter jusqu'à six!!

Le feutre vissé sur la tête, Javier tournait et retournait les fichas dans ses mains rugueuses avec des clic-clac de Kalachnikov tandis que Maria repassait fébrilement son maillot du dimanche, le bleu avec le Che dans le dos.

Ces guantanameros allaient prendre 150 points sans voir le jour, foi de Javier.

 

Tiens” dit-elle amoureusement en lui tendant le maillot “tu vas passer à Cubavision, ne l'oublie pas”.

Sur le maillot elle avait déposé ses deux fichas fétiches - un double neuf et un double blanc - on n'est jamais trop prudent!

Il les glissa dans sa poche et l'embrassa gauchement. Elle détestait cette grosse et rude moustache mais c'était comme ça depuis quarante ans.

Suerte!”  

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 07:00

 

  lecture.gif

 

 

Du plus loin qu'il m'en souvienne j'ai toujours aimé - avec l'heure de la cantine - cet instant où l'instituteur nous disait “Ouvrez vos livres...” car c'était pour moi ce même moment magique que celui où le rideau du théâtre s'entr'ouvre au troisième coup de brigadier. Alors commençait le rêve, une irrésistible quête de nourriture spirituelle...

 

Ainsi j'ai dévoré Le Petit Prince, j'ai tout LU de cet enfant qui aimait les fleurs, les moutons et surtout les biscuits avec beaucoup de pépites de chocolat pur beurre de cacao.

J'ai longtemps cru que Saint Exupéry était le proviseur du lycée de Marseille avant d'apprendre que son livre était le plus vendu dans le monde après la Bible qui elle aussi nourrit son homme!

 

Puis sur les pas d'Anna Karenine, j'ai appris qu'à Saint-Petersbourg beaucoup de gens avaient des noms en ski à cause du climat.

Un roman aux senteurs de vodka accompagnant des blinis chargés de bélouga noir... c'est pas du caviar, ça?

 

J'ai aussi découvert que l'Assommoir était le 7ème volume des Rougon-Macquart ou quelque chose dans ces eaux-là.

Ah que j'aurais aimé être là quand l’oie fut sur la table, énorme, dorée, ruisselante de jus... On se la montrait avec des clignements d’yeux et des hochements de menton. Sacré mâtin ! quelle dame ! quelles cuisses et quel ventre ! Je sais, c'est de la gourmandise mais j'en ai repris des chapitres!

 

Dans La gloire de mon père, j'ai appris que la bartavelle se cuisinait comme le lièvre à la royale sauf qu'on prend une perdrix.

Permettez-moi un conseil du grand gastronome et critique culinaire Curnonsky - qui avec un tel nom vécut peut-être à Saint-Petersbourg - qui disait ceci : Evitez la cuisse gauche de la perdrix, car c'est sur celle-ci qu'elle se tient perchée, ce qui gâte sa circulation sanguine et rend la chair dure.

Pour ceux qui auraient l'intention de cuisiner un dahu droitier, évitez de manger les pattes droites pour la même raison!

 

Pourquoi diable toutes ces lectures me ramenaient-elles toujours au plaisir du ventre et de la table? Je n'en sais rien mais c'est ainsi.

 

D'ailleurs je me souviens m'être délecté du Cidre de Corneille autant que j'ai détesté la nausée de Sartre... comme quoi on n'est jamais trop prudent en choisissant ses oeuvres et ses hors-d'oeuvre.

 

Quiconque a lu le Cidre ne peut pas oublier ça:

La saveur n'attend point le nombre des navets

ou encore:

Rodrigue, qui l'eût cru? Chimène, qui l'eût cuit?

et le sublime – même si la portion est congrue:

Nous nous vîmes trois mille à manger sur un porc!

 

Rien qu'à évoquer ces tirades célèbres je sens comme une lourdeur d'estomac.

Heureusement j'ai un truc infaillible. Allez, je vous le donne:

un grand verre d'eau pour dissoudre trois lignes d'Alka- Sulitzer... Radical !

 

 

Partager cet article
Repost0
22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 14:28

 

  Vingt quatre heurts du Mans


 

 

De faux policiers volent près de 3 000 € à une retraitée

 

Une Mancelle âgée de 84 ans a été victime d’un vol à son domicile, mardi après-midi. Vers 15 h 30, un homme, qui prétend travailler pour le service des eaux de la Ville du Mans, se présente à la porte de la retraitée, allée de la Couture, non loin du centre-ville. L’homme fait un passage rapide.

Quelques minutes plus tard, deux hommes, qui se présentent comme policiers, frappent à leur tour à la porte de la dame naïve. Et demandent à examiner les lieux pour retrouver une éventuelle trace du faux agent. En fouillant la maison, ils embarquent près de 3 000 € en liquide. (Ouest France)



Attention, un escroc peut en cacher un autre:

un faux agent des eaux avide de liquide

se présente au logis d'une mamie candide

lui conte baratin, chars et patenôtres



Notre agent reparti, la mamie rassurée

sans arrière-pensées retourne à ses affaires

au rythme calculé qu'ont les octogénaires,

quand on sonne à nouveau à la porte d'entrée.



C'est la maréchaussée qui vient à son secours

lui apprend le forfait du faux agent des eaux

et les deux faux poulets entrent à la basse-cour



Picorant de concert à la quête d'indices

les voilà engraissés d'un beau paquet d'euros

léguant à la mamie un cuisant préjudice

 


Partager cet article
Repost0
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 09:00

 

 

 

Paris-gargouille.jpg“Vous êtes bien au siège de la société Viollet Leduc, veuillez ne pas quitter...”

“Ah ça! Non, je ne quitte pas!”

 

(Petite Chopinette d'attente : concerto pour piano n°1 en mi mineur)

“Chez Viollet, tout au maillet. Chez Leduc, jamais de stuc”

 

 

“Bonjour... Viollet Leduc arrière-arrière-arrière-petit-fils mais appelez-moi Pierre... Que puis-je pour vous?”

“Je suis madame Furieuse et je ne suis pas contente du tout!”

“Voyons ça... Furieuse, Furieuse... Oui, madame Furieuse... nous venons juste de terminer votre chantier de reprise en étanchéité d'un toit-terrasse d'immeuble situé au 30 Avenue de l'Opér...”

“Epargnez-moi la suite monsieur Leduc , je sais où j'habite et je suis furieuse!!”

“J'ai bien noté votre nom madame, mais en quoi puis-je vous être utile?”

“Comment ça, utile? Qu'est-ce que vous avez fichu aux angles du toit et jusque sur la façade?”

“Je crains fort de ne pas vous suivre, madame Furieuse...”

“Je parle de ces affreuses choses, de ces excroissances immondes, monstrueuses!! Qu'est-ce que c'est que ça?”

“Assurément, vous parlez des gargouilles, madame”

“Des gargouilles? Qui vous a demandé d'équiper des gargouilles?”

“Nous n'équipons pas, nous taillons des gargouilles depuis 1830 madame, comme le faisait notre ancêtre Eugène et personne ne s'en est jamais plaint”

“Mais moi - aujourd'hui au vingt et unième siècle - je m'en plains! Je me plains de voir ce bestiaire grimaçant et grotesque au dessus de ma tête, qui dénature mon immeuble et fait jaser tout l'arrondissement!!”

 

“Madame eut sans doute préféré des sculptures épannelées, à peine dégrossies comme on en voit de nos jours où seule compte la rentabilité. Madame ignore sans doute que nous sommes tailleurs d'images de père en fils? J'entends déjà mon aïeul qui rigole si je puis me permettre ce trait d'esprit”

“Un trait d'esprit? Où ça?”

“Qui rigole madame... qui rigole... Bref, pardonnez-moi cette saillie qui eut tant fait glousser mes pairs!”

“A propos de saillie, vous allez me faire le plaisir de démolir toute cette ménagerie avant que je débarque chez vous pour faire un scandale!”

“Etes-vous sérieuse madame Furieuse? Démolir ces dragons, ces griffons, ces serpents qui sifflent sur vos têtes, ces oeuvres d'art qui dégorgeront et glouglouteront à la première ondée, épargnant murs et croisées?”

“Oui! Virez-moi ces glougloutonneries, ces grenouilles, ces citrouilles, ces choses sans nom dont je n'ai que faire et qui doivent coûter une fortune!”

 

“En effet madame, toutes nos pierres calcaires viennent du bassin de la Seine”

“Viendraient-elles de Mongolie que vous allez me virer ce bazar dès aujourd'hui!”

“Casser du pur liais-cliquard de Vaugirard? Pas même en rêve, madame Furieuse. Songez que mon grand oncle Arsène se suicida après qu'on lui fit raser une gargouille en simple grès des Vosges au prétexte qu'elle ressemblait trop à Léon Blum”

“Monsieur Viollet-Leduc, vous vous suiciderez ensuite comme bon vous semblera mais je vous attends dans l'heure pour raser tout ça!”

 

“Chère madame, puis-je vous faire part d'une bonne nouvelle qui vous ravira? Ce moi-ci, notre offre promotionnelle concerne justement la pierre liais-cliquard. Elle vous permet de bénéficier d'une remise... substancielle de...”

 

(Petite Chopinette d'attente : fin du concerto pour piano n°1 en mi mineur)

“Chez Viollet, tout au maillet. Chez Leduc, jamais de stuc”

 

“Allo??”

 

(Petite Chopinette d'attente : concerto pour piano n°2 en fa mineur)

“... jamais de stuc... Chez Viollet, tout au maillet. Chez Leduc, jamais...”

 

“Allo???”  

Partager cet article
Repost0
17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 13:22

  Publié sur le site Mil Et Une d'après l'illustration de Norman Rockwell

 

  sujet-du-16-mars.jpg

 

                                                                         


A quoi ça tient l'amour, le désir, l'attirance                     Il est bientôt sept heures et je suis en retard
à un chignon parfait, à quelques pas de danse                 je suis coiffé comme qui dirait en pétard,
cette robe échancrée, une bonne fragrance,                    cette crête de coq tartinée gomina
ou ces deux escarpins que je maudis d'avance?               c'est l'élimination ce soir au championnat.

Aimera t-il aussi mes cannes de serin                                  J'aurais pourtant aimé faire bonne figure,
mon bassin trop étroit et mes tout petits seins?                Je crois que j'ai serré un peu trop ma ceinture
On s'est entraperçus hier à la cafette                                    ou c'est l'appréhension, la crainte de déplaire,
Dieu qu'il était craquant et que j'avais l'air bête.               je vais prendre un râteau, la peine capillaire!

Quelques épingles encore autour de ma choucroute        Elle aura ce regard à nul autre pareil
on dirait que je sors du lit, sans aucun doute,                    Moi j'aurai mon chapeau rivé jusqu'aux oreilles
que je vais m'envoler au premier coup de vent.                Dans mes mains empotées elle mettra sa menotte

J'entends déjà glousser les filles autour de nous               J'entendrai soupirer les mecs autour de nous
ce sont mes dents qui claquent ou encore mes genoux?  Son coeur contre le mien rockera I Love You
A quoi ça tient l'amour, on s'en fout... en avant               ce soir il n'y aura que nous deux au Blue Note


Partager cet article
Repost0
16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 07:30

 

  nombres.jpg

 

 

“Surtout docteur, ne me demandez pas de dire Trentre Trois! Aïe!!”

“Mais enfin Monsieur Dupont, il doit bien y en avoir un qui ne vous effraie pas?”

“Croyez-moi j'ai fait le tour docteur, ce n'est pas une question de taille, ils sont tous plus terrifiants les uns que les autres”

“Hum, quel âge avez-vous?”

“Voyez! Je n'ose même pas vous dire mon âge, et puis ça change sans arrêt”

“Puis-je vous faire remarquer que le jour où ça ne changera plus, vous n'aurez plus besoin de venir me voir... Disons que vous serez guéri de façon définitive! Et bien alors, montrez-moi votre Carte Vitale”

“O.K. c'est vous qui voyez, docteur”

 

 

“Mais elle est vierge!”

“C'est à dire que j'ai effacé toute trace comme sur toutes ces maudites cartes”

“Vous voulez dire: comme bon nombre de cartes”

“Ahhh! Vous n'auriez pas dû prononcer ce mot docteur! Voyez ces petits boutons qui reviennent partout sur le visage”

“Mais c'est très gênant, ça!”

“Je ne vous le fais pas dire, docteur. En plus ça démange”

“Je veux dire... si votre carte bleue est effacée, comment allez-vous me régler la consultation?”

“Depuis que j'ai chopé ça, je paie en liquide”

“Et les chiffres sur les billets ne vous démangent pas?”

“Euh... je crois que ça démange tous les gens qui paient, docteur. Vous savez, la crise, la conjoncture, les réformes et tout ça. Mais j'ai une astuce, docteur! Je colle des gommettes de couleur sur les chiffres, ainsi ce bleu vaut... euh”

 

 

“Combien?”

“Je ne sais plus, docteur. Toutes ces contraintes me perturbent énormément”

“Enfin Monsieur Dupont, notre vie entière est faite de codes, de mots de passe, de Nombres, que sais-je et vous devriez...”

“Aaah! Vous l'avez encore dit docteur! Si vous pouviez le remplacer par un autre mot - n'importe lequel - vous m'éviteriez une nouvelle poussée d'urticaire”

“Hum... est-ce que le mot Number vous conviendrait?”

“Redites ça plusieurs fois pour voir?”

“Number, Number, Number, Number... ça va toujours?”

“Ca a l'air d'aller, docteur. Et ça veut dire quoi?”

“Quelle importance? Et si je vous le dis, vous allez hurler”

“Oui mais si je ne sais pas, ça complique les choses”

“A ce stade Monsieur Dupont, rien n'est plus compliqué. Permettez que je résume la situation:

vous êtes atteint de Numberophobie, votre couverture sociale est - disons - plutôt râpée, vos moyens de paiement sont inexistants au point que vous allez me régler avec des billets bleus d'une valeur inconnue!! Voyez-vous ici on n'est pas au Monopoly!”

“Vous voulez dire qu'il y a des gens atteints comme moi en Monopolie, docteur?”

“Pardon?”

“Et comment les a t-on guéris?”

“Faites-moi plaisir Monsieur Dupont, restons en là, rendez-vous directement à la case Prison et - Pardon, vous me faites dire n'importe quoi - n'en bougez plus. Je peux compter sur vous?”

“Ahhh... Ne me demandez surtout pas de compter sur moi, c'est au dessus de mes forces”

“Alors donnez-moi trois billets bleus et n'en parlons plus”

“Trois billets bleus! C'est pas donné chez vous”

“Je sais Monsieur Dupont, ça démange toujours un peu: ça s'appelle la conjoncture économique et je ne suis pas compétent dans ce domaine. Adieu”

 

 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 07:00

Publié sur le site MotImageCitation

 

printemps.JPG

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

 

A travers une porte ronde

J'ai vu les premières jonquilles,

Du lierre les feuilles vagabondes,

Et des abeilles en escadrille.

 

Déjà le tchip-tchip du pinson

Troue le silence matinal,

Au potager sort l'arsenal

 

Du vieux jardinier impatient

D'ordinaire Muet, là sifflotant,

C'est le Printemps à l'unisson.

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Vegas-sur-Sarthe
  • : Même grasse, la risette du Mans n'a jamais fait de mal à personne (Vegas sur sarthe) . Parce que "Ne rien dire, nuit gravement à la santé", voici mon actualité d'un jour, mes écrits, mes participations aux ateliers d'écriture. Entre la Route de la rillette et Las Vegas Boulevard, le petit monde d'un papi qui s'amuse !
  • Contact

Recherche